Arts de la Table sur Concorde



Pour les couverts, il n'a existé au début de l'histoire du Concorde Air France que ceux créés par Raymond Loewy (ceux de la maison Christofle arrivèrent plus tard dans les années 90).
Les couverts plastique marron ou gris et métal utilisés sur le demi plateau dessert et les couverts en inox brossés (Uginox) usinés par Bouillet Bourdelle.

Quant à la vaisselle, Air France à également choisit en 1976, Raymond Loewy. L'inventeur du design industriel signe l'architecture intérieure de la cabine ainsi que le fameux plateau-repas moderniste, devenu depuis un authentique collector avec sa compagnie CEI Compagnie Esthétique Industrielle. Au dos de chaque objet en porcelaine de Limoges le logo et la référence "Air France Design CEI Raynaud Porcelaine Limoges doivent y figurer. Les couverts argentés et la vaisselle ronde utilisés en Première classe ne pouvaient être embarqués sur le Concorde en raison des différentes contraintes et choix précisés ci-dessous.

1977 - Le service Air France à bord de Concorde - Extraits de documents Air France -

Il est basé sur deux éléments essentiels, la mise en œuvre d'un matériel spécial et la conception nouvelle des repas à bord des vols supersoniques. Le matériel est, sur des dessins de Raymond LOEWY, l'œuvre des Sociétés, BOUILLET BOURDELLE, pour les couverts, RAYNAUD, pour la porcelaine de Limoges et VERRERIE ET CRISTALLERIE DE SOUVIGNY, pour les verres.

Il existe en effet sur tous les avions, en ce qui concerne le service à bord, des contraintes de charges - on peut embarquer à bord d'un B. 747 environ 17 kg de « commissariat » par passager et environ 10 kg à bord d'un Concorde - et des contraintes de temps. L'organisation d'un service à bord, compte tenu des périodes de montée et de descente, ne peut être la même s'il s'agit d'une étape de 7 ou 10 heures de vol et davantage, ou s'il s'agit d'une étape de 2 ou 3 heures.

Sur Concorde, les temps de vol (3 heures pour PARIS-DAKAR ou pour DAKAR-RIO - 3 h 30 pour FRANCE/USA) s'apparentent plus à des étapes de moyen-courrier qu'à des étapes de long-courriers. L'ordonnance du service s'en ressent nécessairement et la composition des menus - toujours délicate à établir dans le domaine du transport aérien - doit être prévue en conséquence.

AIR FRANCE, qui maintiendra le haut niveau de son service première classe à bord des avions subsoniques, s'est orientée, en ce qui concerne CONCORDE, vers une formule de qualité, mais qui est plus simple et plus souple et, par conséquent, susceptible de plaire et de répondre mieux aux soucis de rapidité et d'efficacité de ses passagers Concorde. Le principe ainsi retenu est celui d'un repas « modulable », c'est-à-dire au cours duquel le passager sera servi à sa place avec un maximum de liberté dans la composition de son repas, selon une formule originale et spécifique.

Les « divertissements gastronomiques » proposés à la clientèle seront divisés en « séquences » indépendantes les unes des autres (tant du point de vue du menu que du point de vue du service) et pourront être dégustées, selon le choix du passager, séparément ou successivement et dans l'ordre qui lui plaira, de façon à constituer un repas avec un grand nombre de variétés possibles.

Les séquences seront les suivantes :

SÉQUENCE FROIDE : assiette variée constituée de 8 à10 éléments différents et pouvant à elle seule représenter une collation froide.

SÉQUENCE CHAUDE : « cassolettes » individuelles dont la préparation et la présentation auront été réalisées par les chefs cuisiniers eux-mêmes et ne requerront par conséquent qu'un minimum d'intervention du PNC.

SÉQUENCE SUCRÉE : desserts et thé/café.

LE SERVICE DES BOISSONS s'effectuera de façon continue et simultanément avec la présentation des séquences. La totalité du service sera assurée au moyen de cinq dessertes mobiles, constituées en unités autonomes (une desserte par groupe de 20 passagers).

Les principales caractéristiques de ce service seront les suivantes : La faculté pour le passager de composer son repas ou de le modifier a tout instant, selon son appétit et ses goûts. L'utilisation, dans les meilleures conditions, de l'espace relativement restreint de la cabine de Concorde et, malgré les contraintes en résultant, la possibilité de donner aux passagers une continuité de service appréciable et une liberté aussi grande que possible. Satisfaire tout le monde très vite, c'est l'objectif que s'efforce d'atteindre AIR FRANCE, toujours soucieuse du confort de ses clientèles. En imaginant ce service original à bord de CONCORDE, elle entend manifester à la fois son esprit de créativité et son respect de la grande cuisine française.

CONCORDE SUR UN PLATEAU

La construction de Concorde a exigé la mise en œuvre de toutes les connaissances scientifiques et technologiques contemporaines. L'avenir même a livré certains de ses secrets afin que cet avion exceptionnel soit, à travers le monde, comme une manifestation du futur. Il convenait que tous les équipements de Concorde, et jusqu'aux moindres détails, soient à l'unisson de cette réussite.

C'est dans cet esprit qu'Air France a souhaité la conception et la création du service de table utilisé à bord de l'appareil. Dessiné par Raymond Loewy, original mais fonctionnel, ce service représente un nouveau pas vers une esthétique simple et dépouillée. Mais cette pureté n'a été acquise qu'à force d'exigence, de rigueur et de difficultés vaincues. Le cahier des charges d'une telle réalisation comportait des impératifs de solidité, de poids, de dimension, de prix.

L'ensemble du couvert : fourchettes, couteaux, cuillères, assiettes et verres, devait y être soumis. Les difficultés qui en résultaient parurent insurmontables à beaucoup. Il fallut souvent imaginer des procédés de fabrication nouveaux, les techniques ordinaires ne parvenant pas à résoudre les problèmes posés. Les couverts tels qu'ils étaient prévus exigeaient par exemple un travail sur métal « rond », alors qu'habituellement celui-ci se pratique sur métal « plat ». Pour la porcelaine, l'équation esthétique-volume-poids, compliquée par les formes carrées aux angles arrondis, était également difficile à résoudre. Entre sa dimension dans le moule et sa dernière cuisson à 1 400°, la porcelaine subit en effet un retrait de près de 15%. Ce retrait provoque des déformations qui exigent de prévoir à l'avance une contre-déformation parfois très difficile à apprécier, surtout lorsqu'il s'agit d'une matière délicate qui doit rester solide, translucide et exempte de toute porosité. Les problèmes spécifiques de la verrerie soulevaient eux-mêmes un nombre de difficultés que seul le savoir ancestral du verrier, joint aux techniques les plus avancées de l'industrie, étaient capables de surmonter.

Fidèles aux traditions des artisans d'art et mettant en œuvre des procédés de fabrication ultramodernes, trois fournisseurs français : BOUILLET BOURDELLE, pour le couvert, RAYNAUD, pour la porcelaine de Limoges, CRISTALLERIE DE SOUVIGNY, pour la verrerie, ont su allier la solidité à la légèreté et l'originalité à l'élégance. Par une coopération ingénieuse, ils ont permis de placer le Service Air France à bord de Concorde dans la tradition de la Grande Hôtellerie française.

Pour visualiser une étude complète sur le Sercice à bord du Concorde Air France...
Etude à la loupe


Compteur d'accès :
compteur de visite html